Guerre sans images, Algérie, je sais que tu sais de M. Soudani
Guerre sans images, Algérie, je sais que tu sais est un documentaire sur l’Algérie d’aujourd’hui, réalisé par Mohammed Soudani, qui profite de se détacher de son œuvre pour poser son propre regard sur son pays, qu’il n’avait pas revu depuis 30 ans.
Il en résulte un croisement de regards : celui d’un Suisse, celui du réalisateur et ceux d’Algériens. Les réactions sont mitigées, comme celles que provoquent toutes les choses qui se disent sur l’Algérie. Mais une chose est certaine, même si la première partie du titre sonne un peu publicitaire, ce documentaire interpelle par son contenu, qui respire le courage et le témoignage. M. Soudani déverse une pluie d’images hétéroclites, parfois floues, qu’il monte de manière frénétique et sans commentaire, selon son souhait, pour rincer la saleté qui colle à l’Algérie. Son film est une sorte de bombe iconique qu’il jette sur le pays pour l’éclater en morceaux. Le message est clair, le salut de l’Algérie passe par la reconstitution de ces images contradictoires et qui parfois s’excluent. M. Soudani, qui retrouve son pays après 30 ans d’absence, n’a pas sombré dans le sensationnel et le nostalgique. La distance nécessaire a été respectée et la caméra se veut un témoin, à la limite de l’œil du psychanalyste, sauf, peut-être, dans la dernière partie où il filme Chlef, sa ville natale. Là, il cède un peu à l’émotion, à la nostalgie et à une comparaison simpliste : un “autrefois” beau et un “aujourd’hui” laid. En réalité, le fruit d’aujourd’hui n’est que la graine.
T. H.
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