L’Algérie et la France épinglés par le Congrès Mondial Amazigh.
L’Ong qui œuvre pour la reconnaissance de l’identité berbère a remis deux rapports aux experts de 27e session du Comité pour les droits économiques, sociaux et culturels des Nations-Unies.
Genève, 20/12/01 – Le Congrès mondial amazigh (CMA), une Ong qui œuvre pour la reconnaissance de l’identité berbère a remis deux rapports aux experts de 27e session du Comité pour les droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies (12 au 30 novembre 2001) à Genève, dans lesquels il dénonce les violations par l’Algérie du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1976. Ces documents épinglent également la France sur le volet linguistique du même pacte. Ces rapports, La question amazighe en Algérie et les droits linguistiques et culturels des Berbères de France a inspiré les experts qui ont multiplié les questions aux représentants des deux pays.
Au reproche de la négation à la fois « historique et constitutionnalisée » du berbère ainsi que les manipulations dont il est l’objet en Algérie, l’ambassadeur Ahmed Dembri a embrouillé les experts en énumérant les dispositions de ce Pacte et celles du… projet de la « Concorde civile ». Cette argumentation bancale n a pas convaincu. Les experts ont cité le rapport de la commission d’enquête sur les événements du printemps dernier en Kabylie, et demandé si l option d une plus large autonomie de la région n’irait pas dans le sens d’un « apaisement ». Les représentants français ont, de leur côté, été criblés de questions.
Les experts ont pris note des reproches formulés par le CMA : l’ignorance de la culture berbère, l’inexistence de l enseignement du Tamazight par l Education nationale et l’encouragement du processus d arabisation des berbères en France. Partant du cas d une élève de langue et de culture kabyles ayant reçu un document émanant du Ministère de l’éducation nationale l’incitant à prendre des cours de langue et civilisation arabes, présentés comme ses langues et civilisations d’origine, un expert a voulu savoir si la « France participe réellement au processus d arabisation des Imazighen… ».
En guise de réponse, la délégation a affirmé à trois reprises que la langue berbère est enseignée à des milliers d’élèves, alors qu une note d information sur l’enseignement du berbère en France du Professeur Salem Chaker, confirme qu il n’existe aucun enseignement officiel du Tamazight dans les collèges et lycées dans l’Hexagone. Dans ses observations finales, le comité a exhorté l’Algérie à aller dans le sens de l’officialisation de la lange berbère et a recommandé à la France d intensifier ses efforts pour que les cultures et les langues régionales et minoritaires soient préservées, et de prendre des mesures pour améliorer l’étude et l’enseignement de ces langues.
Tahar Houchi
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