![]() L’acte n’as pas été revendiqué, mais les doigts pointent déjà le Hezbollah libanais qui contrôle la région de Nabatiyé où la victime a été retrouvé mort. La raison, c’est que Lokman Slim dérangerait au point d’être supprimé pour ses positions contre le parti de Dieu chiite le Hezbollah et pour ses dénonciations du régime syrien. Il a été un homme libre dans ses écrits et ses films. De confession chiite, il défendait la laïcité et la démocratie seuls remparts pour lui contre le communautarisme. « Il était libre Lokman » titrait cette semaine le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour, jour. Inlassablement, il montre du doigt là où cela fait mal. Il disait les atteintes aux libertés fondamentales. Son dernier film Tadmor, co-produit avec la Suisse, raconte ainsi la barbarie du système carcéral syrien. Pendant plus d’une heure, d’anciens prisonniers revivent et miment leur vie misérable dans l’établissement pénitentiaire de Palmyre. On ne sort pas indemne de ce document car il rappelle comment l’homme peut devenir un sous-homme par la volonté de quelques-uns et combien la parole la liberté manquent quand la pensée unique terrasse un peuple. Avec cet acte barbare les assassins aveugles ôtent la vie à un homme de convictions, mais ils viennent paradoxalement d’offrir l’éternité à un esprit clairvoyant qui les hantera même dans leur sommeil. Catherine KAMMERMANN & Tahar HOUCHI |
Slim Lokman, réalisateur et écrivain libanais, assassiné au Liban-sud

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Tahar HOUCHI
Tahar HOUCHI est journaliste, reporter et cinéaste. Il écrit régulièrement sur divers sujets : société, culture, cinéma, musique et relations internationales.
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